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Après le gigantesque incendie de 1836, la cathédrale de Chartres se dote d’une structure inédite. Découvrez les secrets de l’une des plus anciennes charpentes métalliques de France !
Au cours de son histoire, la cathédrale de Chartres a été la proie des flammes à de nombreuses reprises. Le premier incendie remonte à 741, lors d’une attaque des Wisigoths, suivi, en 858, par celui causé lors d’un raid viking. En 1020, à nouveau, l’édifice est détruit, puis rebâti, avant d’être ravagé une fois de plus en 1194. Reconstruite dans le style gothique, Notre-Dame de Chartres est munie d’une solide charpente en bois.
Hélas, le 4 juin 1836, des plombiers, chargés d’effectuer des réparations, laissent un brasero sans surveillance. Le feu se répand au cœur de l’église, embrasant la totalité de la charpente, et jusqu’à la toiture en plomb. Entre les deux tours, les colonnes de flammes atteignent 15 m de hauteur ! Les dégâts causent une émotion immense parmi le public et des crédits d’État sont débloqués pour financer les travaux. L’écrivain Victor Hugo lance même un appel aux dons !
Le chantier démarre en 1839, sous la direction de l’ingénieur Émile Martin, lauréat du concours de reconstruction. Et devinez quoi ? Cette fois, la charpente sera réalisée en métal !
Le choix d’une ossature de ce type s’impose rapidement car le métal est à la fois solide, durable… et anti-feu. La réalisation de cette nouvelle structure est confiée à quatre hommes : Émile Martin, François-Fiacre Piébourg, Théophile Mignon et Pierre Antoine Quenehen. Au total, la fabrication, le transport et l’assemblage des différentes pièces prend seulement 6 mois : une véritable prouesse technique ! L’armature est montée suivant la forme d’une carène de bateau renversée. Le résultat est stupéfiant !
Cette charpente métallique est l’une des toutes premières en France. Il faut dire que la révolution industrielle, qui gagne tout le pays à partir des années 1820, décuple la production de fer et rend possible ce type d’innovation. Cependant, à l’époque, le chantier soulève la question des modalités de restauration des monuments historiques. Doit-on respecter la tradition architecturale médiévale, ou opter pour la modernité et la sécurité ? Finalement, un équilibre est trouvé entre conservation, esthétique et technique.
Par la suite, Notre-Dame de Chartres devient une référence dans la restauration de monuments médiévaux. En 1844, l’architecte François Debret, qui n’avait pas gagné le concours à Chartres, l’applique pour la toiture de la basilique Saint-Denis !
Que diriez-vous d’aller voir de plus près cette charpente impressionnante ? Au passage, vous bénéficierez d’une belle vue sur la ville !